mardi 3 novembre 2015

Requiem de la Loi Santé pour les veillées

Si la loi Santé est adoptée en deuxième lecture à l'Assemblée nationale le 9 novembre prochain, les thanatopracteurs ne pourront plus effectuer de soins funéraires à domicile. Un changement radical !

Veiller un mort à la maison sera sans doute impossible dans quelques jours en Corse et partout ailleurs en France. C'est en tout cas, ce qui risque d'arriver si la loi Santé est adoptée en deuxième lecture à partir du 9 novembre prochain à l'Assemblée nationale. Le texte, qui a déjà provoqué la colère des médecins généralistes, risque de faire gronder dans les chaumières où cette habitude de se retrouver en famille et entre amis à l'occasion d'un décès, autour d'un défunt, serait rendue impossible par cette nouvelle loi.
La loi Santé imposerait ainsi aux entreprises de pompes funèbres de ne plus effectuer de soins funéraires à domicile. Autrement dit, il sera impossible de préparer un corps pour être exposé aux regards et aux prières des proches. La ministre de la Santé, Marisol Touraine répondrait ainsi favorablement à une ancienne revendication des associations anti-sida de lever l'interdiction, qui était discriminatoire selon elles, de pratiquer de tels soins sur des défunts touchés par le VIH.
Pour prendre sa décision, le ministère de la Santé s'est appuyé sur les conclusions du Haut Conseil de la santé publique et sur l'inspection générale des affaires sociales.
Ces deux autorités avaient demandé la levée de l'interdiction concernant les défunts porteurs du VIH. Elles ont aussi demandé pour l'occasion que pour une meilleure gestion des risques, la thanatopraxie ne soit réalisée que dans des lieux prévus à cet effet.

Frais supplémentaires pour les familles

En étendant ainsi l'interdiction de faire de la thanatopraxie à domicile, la ministre mettrait donc fin à la veillée funéraire à domicile sans réellement les interdire de manière formelle. Effectivement, il s'agit uniquement d'empêcher que des soins funéraires soient réalisés au domicile des défunts, pas de veiller les morts à la maison. Rien ne s'oppose dans le texte à ce que les familles puissent, une fois les soins accomplis, ramener leur mort à la maison pour la veillée.
Mais dans les faits, cela reviendra au même, comme l'explique Guy Morganti de la société des pompes funèbres éponyme : "Je vois mal des personnes dans la douleur payer le transport jusqu'à la chambre funéraire pour les soins funéraires, pour ensuite ramener le corps à leur domicile. Cela ferait grimper les frais d'obsèques. Et l'impact psychologique pour les familles serait important également."Si les coûts des enterrements seraient importants, la pratique de garder un mort à la maison tend cependant à diminuer sur l'ensemble du territoire.
La société évolue, en bien ou en mal, et la veillée au domicile n'est plus une coutume uniformément répandue sur l'île ou du moins en région bastiaise. C'est ce qu'affirme Jean-Louis Guagnini, responsable de l'agence des pompes funèbres Roblot à Bastia :"Sur les 815 décès enregistrés à Bastia en 2014, seulement 102 défunts ont été préparés à leur domicile, soit 12,5 % des morts. Nous faisons encore quelques actes de thanatopraxie à la maison mais cela recule d'années en années. Si demain, c'était interdit, cela ne poserait sans doute pas tant de soucis que cela, le problème pourrait, selon moi, se situer ailleurs."
Mais, attention, nous avons le droit de faire jouer la concurrence !!!!
                                                                                                                      tiré du corse matin du 03/11/15

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