Cinq à sept cent
mille patients en France, dont plus des deux tiers ne font plus de crises s'ils
sont correctement soignés. Deuxième maladie neurologique invalidante derrière
Alzheimer,l’épilepsie est selon un rapport européen l'exemple de désordre neurologique pour lequel un
traitement efficace et rentable est disponible. Depuis, «l'Europe progresse,
mais la France régresse «Le dialogue avec les pouvoirs publics n'a pas bougé
depuis vingt-cinq ans», ajoute Bernard Esambert, président de la FFRE.
• Trop
d'erreurs de diagnostic
Sur 100 patients épileptiques, 30 ou 40 continuent à faire des crises malgré le
traitement, explique le Dr Arnaud Biraben, épileptologue au CHU de Rennes et
président de la Ligue française contre l'épilepsie. Mais 8 ou 10 d'entre eux ne
sont en fait pas épileptiques!» Une convulsion peut signaler une toute autre
pathologie (tumeur, lésion cérébrale, voire crise psychogène…) et l'épilepsie
peut avoir plusieurs symptômes (absences, chutes,
hallucinations, comportements incongrus…). On compte ainsi quelque
80 syndromes et «une trentaine de médicaments, qui ont leurs spécificités
et dont certains peuvent aggraver certains types d'épilepsie», met en garde
Arnaud Biraben. Les erreurs concerneraient jusqu'à 26 % des
patients.
• Des mois
d'attente pour un EEG
L'électroencéphalogramme (EEG), qui permet de déceler les
anomalies de l'activité électrique cérébrale, devrait être réalisé «au mieux
dans les 24-48 h» suivant la première crise selon les recommandations de la
SFN, puis régulièrement au cours du suivi. Or les délais sont de plus en plus
longs. Sans EEG, les médecins se fient à
leur flair, et se trompent dans 15 à 20 % des cas»,
précise Arnaud Biraben. Un peu comme si un médecin soupçonnant un diabète
prescrivait de l'insuline à son patient sans avoir fait d'analyse sanguine
- Un suivi trop peu spécialisé
- ·Pour un Plan épilepsie
Inspiré d'un article du Figaro du 22 octobre 2015.